La quête de sens au travail - Partie 2 : … au sens propre

16/1/2023
|
Michel

Quel que soit le contexte, l’individu reste le moteur de son propre changement. Non seulement chacun a une vision du sens à donner à sa vie ou à son job qui lui est personnelle mais chacun a aussi sa propre façon de transformer sa réflexion en action.

On en revient donc au plus petit dénominateur commun (mais le plus important) sur ce sujet du sens : Vous. Moi.


On constate que la question se pose assez tôt, avant même l’entrée dans la vie active : « D’après une enquête réalisée par la Conférence des Grandes Écoles, 86 % des jeunes diplômés répondent chercher en priorité un travail stimulant et en phase avec leurs valeurs. 52 % souhaitent également un métier qui serve l’intérêt général de la société. 

« Les préoccupations concernant la justice sociale et la quête de sens au travail restent importantes, ou s’intensifient. Elles portent sur la capacité de la croissance économique  à s’accompagner d’un réel progrès humain. Mais aussi de son impact sur l’environnement et la création d’emplois à la fois décents et durables. » (2)


Pour ceux qui sont en poste, cette quête de sens ou en tout cas sa prise de conscience renvoie à leurs propres questionnements : à quoi sert ce que je fais, est-ce que c’est utile  ? Qu’est-ce que j’apprends ? Ai-je suffisamment de reconnaissance ? (Quoique que cette dernière soit un faux problème : une hiérarchie peut être reconnaissante envers un salarié qui a parfaitement réalisé une mission moralement répréhensible), quel est mon avenir dans cette boite, dans ce job ? En substance, est-ce que mon épanouissement personnel est lié à mon évolution de carrière, ma promotion ?


En effet, la quête de sens n’est pas innée, elle se construit à base de réflexion, de documentation, de mise en perspective, pour éviter un saut dans le vide pulsionnel (« il/elle a tout plaqué du jour au lendemain pour aller garder des moutons au fin fond de l’Ariège»).
Il se dessine néanmoins un portrait-robot du « travailleur passionné » qui, tout en s’épanouissant au niveau personnel, contribue à améliorer les performances de son entreprise :


« - il fait preuve d’un engagement à long terme dans un domaine où il veut avoir un impact durable et croissant, ce qui se révèle un puissant moteur en période de crise et donc un facteur de résilience particulièrement précieux pour les organisations.  

- Il a une « disposition à la quête », ce qui le pousse à agir au-delà des pré requis de sa fiche de poste : c’est un profil plus prompt à l’innovation, à l’identification de nouvelles opportunités et à l’acquisition de compétences complémentaires.

- Il a une appétence pour la connexion :  il va plus volontiers se rapprocher des autres pour trouver de meilleures solutions aux défis auxquels il est confronté. Il sera donc plus enclin à chercher l’expertise de personnes dans des domaines connexes. Mais aussi, à réfléchir à la façon dont il peut intégrer ces nouvelles connaissances. » (2)

Qu’en est-il par ailleurs des jobs non qualifiés ? Ceux dont on peut dire sans trop se tromper qu’ils ne correspondent pas vraiment à une vocation.

« Ce qu’ils ne comprennent pas – comme beaucoup d’entre nous, en fait c’est que, même sans être une vocation, un travail peut avoir du sens. Les quatre types de postes les plus répandus aux Etats-Unis(vendeur en magasin, caissier, préparateur de repas ou serveur et employé de bureau) sont rarement associés à la notion de sens, contrairement à ceux d’enseignant ou de médecin. Mais ils ont tous un point commun : leur raison d’être est d’aider autrui. Et, comme l’a aussi montré AdamGrant, professeur à la Wharton School de l’université de Pennsylvanie, les emplois considérés comme une forme de don sont davantage perçus comme ayant du sens que les autres.


Dès lors, il est possible de donner du sens à quasiment tous les postes dans n’importe quelle entreprise. La clé est de vraiment prendre conscience du service que l’on fournit, à la fois au niveau global et au niveau individuel.

De nombreuses personnes regardent leur travail de cette façon : il leur permet de rembourser leur emprunt immobilier, de partir en vacances ou même de pratiquer une activité autre qui donne un sens à leur vie, comme proposer bénévolement du soutien scolaire ou jardiner» (3)

A ces nombreuses questions, plus complexes qu’il n’y parait au premier abord,  il faut pouvoir apporter des réponses. Il est nécessaire d’entourer celui que se questionne d’un environnement à l’écoute, bienveillant et, surtout, qui propose des solutions répondant à la disparité des situations que l’on a évoquées ci-dessus.

 

(1)  Itv de X.Pavie du 20/10/22 in Welcome to the Jungle

(2)   Edheconline du 15/09/22

Harvard Business Review du01/09/22

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