C’est un oiseau ? C’est un avion ? Non ! C’est… nos déchets !
En anthropologie, l’espèce humaine est dite « exploratrice » pour son besoin d’aller toujours plus haut, toujours plus loin. Une caractéristique qui en astronomie, entraîne notre « orbite terrestre basse » à être déjà très impactée par des problématiques écologiques insoupçonnées. Parmi elles, que bien faire de ces 150 millions de déchets spatiaux humains qui tournoient chaque jour autour de notre planète ? À la vitesse de 7 km par seconde dans un espace restreint… Le temps qu’arrive une des deux finalités. Au choix : se percuter et créer divers soucis là-haut, ou retomber et causer différents dégâts en bas. Surtout s’il s’agit des quelques-uns, faisant la taille d’un wagon de train !
C’est l’histoire d’un débris haut comme 2 étages qui tombe depuis la voie lactée, et de nations qui au fur et à mesure de sa chute ne cessent de se répéter : jusqu’ici tout va bien, jusqu’ici tout va bien, jusqu’ici tout va bien...
Pourtant comme Hubert, Vinz, Saïd ou nombre d’entre vous le savez, l’important n’est pas la chute mais l’atterrissage ! D’autant peut-être comme aujourd’hui, lorsqu’il s’agit de traiter de « pollution spatiale » et du destin des 150 000 000 de détritus humains déjà présents dans notre orbite terrestre basse.
En effet dès aujourd’hui, cette surface comprise « entre 700 km et 1100 km d’altitude » à laquelle on pense peu lorsqu’on parle d’écologie, serait déjà « devenue quasiment impraticable », selon Christophe Bonnal pour le Figaro. Un compatriote expert en la matière, car expert (justement !) à la direction de la stratégie au Centre National d’Études Spatiales (CNES) ou encore président du comité des débris spatiaux de l’International Academy of Astronautics (IAA).
L’orbite terrestre basse correspondant donc à cette partie de la Terre, comme à la simple distance qui sépare au quotidien les meilleurs ennemis marseillais et parisiens, avec 775 km.
Une masse de détritus impressionnante et pas si lointaine au dessus de nos têtes vous l’aurez compris, mais malgré tout à scinder - ou relativiser ici - en 2 catégories.
D’un côté, les 149 millions faisant moins de 1 cm de diamètre et de l’autre, le million restant. Dont ceux de ce fait de plusieurs tonnes et mètres ! Pour une pollution entremêlée au fil du temps, au croisement de 2 raisons principales et leurs pelotes de laine.
Pollution spaciale : The Origins
Au delà de notre caractéristique « d’explorateur », la première pelote s’enroule autour de la recherche et du développement continuels des technologies satellites et GPS ces dernières décennies. Des outils passés d’utiles à indispensables à la respiration quotidienne de notre ère du tout numérisé. Voilà d’ailleurs pourquoi, aussi belles qu’elles soient, les aurores boréales sont des phénomènes surveillés de près par les États. Elles provenant de tempêtes ou éruptions solaires, capables de faire tomber des satellites de leurs orbites... comme de possiblement paralyser l’ensemble de nos outils GPS et moyens de télécommunications.
Si cela arrivait, les humains du type « c’était mieux avant » seraient alors contentés, un recul technologique d’environ 50 ans étant souvent avancé en cas de panne mondiale, généralisée. #WelcomeToThe70’s !
Pour seconde raison, on retrouve le grand échiquier de la géopolitique mondialisée et son meilleur cavalier, le soft power. Ainsi, au même titre et moment que le nucléaire côté hard power, la conquête spatiale est devenue un espace de jeu et d’image très utile pour les gouvernements - démocratiques ou non - souhaitant parader leur puissance ou beauté aux yeux de leurs sujets, comme à ceux du monde entier. Les États-Unis, la Chine, la Russie, l’Union Européenne, le Japon ou encore l’Inde très récemment, tous se sont lancés seuls ou en équipes aux défis de programmes spatiaux majeurs depuis les années 60.
Seulement pour qu’il y est « jeu » et non « je » seulement, il faut établir un règlement. Et si possible, commun à tous les participants. Un sujet ou problème auquel Huston lui-même a préféré ne pas penser, puisqu’au même titre que les eaux internationales et son 7ème continent de plastique dans le Pacifique, il n’existe tout bonnement aucun système de lois dans l’Espace ou notre orbite terrestre basse.
Une situation de « non réglementation » évidemment devenue zone de « non responsabilité » individuelle et collective, offrant à notre ciel un quasi même « État » de déchets au-dessus du Pacifique également, résultat du triangle d’or astral : Chine - Russie - USA. Trois superpuissances qui ont pu se montrer assez frileuses récemment il faut l’avouer, dans la lutte contre le réchauffement globalisé. Elles préférant miser sur le « PIB » et non le « BIB » de leurs habitants ! Comme éviter de ratifier divers engagements de COoPérations écologiques internationales. #Merci..MaisNonMerci !
Haute atmosphère & « syndrome de Kessler »
Le dernier événement d’importance dans l’espace revient au 15 novembre 2021. La Russie s’étant (déjà et juste avant…) particulièrement illustrée, avec la destruction sans sommation de leur satellite « Cosmos-1408 ». Un engin de 2,2 tonnes qui naviguait à 465 km au dessus de nous depuis son lancement en 1982. Lui qui ce beau matin, disparu littéralement des radars… pour laisser place à une nuée visible de 1500 nouveaux débris de 10 cm et plus.
Mais surtout, la destruction du satellite soviétique engendra un « stress » planétaire, quant à une possible collision avec la station internationale ISS. Le plus important symbole de coopération apolitique mondiale risquant d’être percuté par certains déchets, à la vitesse maximale de 7km / seconde, et suivant des lois de physiques appliquées toutes autres dans la Voie lactée. Le 1er point de croix commun à détricoter pour les 2 pelotes de laine énoncées, revenant au phénomène appelé « le syndrome de Kessler ».
Dans les grandes lignes, il s’agit de la théorie proposée il y a plusieurs décennies par Donald Kessler, scientifique à la Nasa. Une projection mathématiques façon « scénario catastrophe » disons, selon laquelle les débris humains en orbite deviendraient tellement nombreux, qu’ils finiraient inévitablement par entrer en collision, pour se fragmenter puis recommencer l’opération.
Un jeu de domino perpétuel produisant un nombre toujours croissant de projectiles dangereux, jusqu’à rendre la zone impraticable pour une majorité de nos opérations (ou nécessités) spatiales à terme.
Une hypothèse devenue problème réel en 2023, surtout autour des 850 km d’altitude. Celle disons « parfaite » pour nos satellites ou activités stellaires, à l’intérieur de laquelle nous pourrions déjà avoir dépassé la densité critique du « syndrome de Kessler ».
Vers l’infini et au delà ! Enfin.. tant qu’on y voit !
C’est à cette hauteur que dérivent par exemple 20 étages supérieurs du lanceur de fusée russe nommé « Zenith 2 ». Chacun faisant 9 mètres et 9 tonnes, « quand 2 d’entre eux entreront en collision, ce qui se produira fatalement un jour ou l’autre s’ils restent là, cela doublera instantanément le nombre actuel de débris de plus de 10 cm », partage Christophe Bonnal à ce propos. « Dans cette région précise, nous avons été trop négligents. il y a désormais 100 à 1 000 fois plus de débris que de satellites actifs. »
Face à cette réalité, s’il est temps de s’interroger à raison sur la Terre que nous souhaitons laisser aux prochaines générations, il semble que notre ciel ait été oublié dans cette réflexion. Un élément primordial pourtant depuis la nuit des temps, symbole de rêve, d’avenir ou d’évasion… Comme source de jeux, d’inspirations et vocations pour nombre de nos petits princes, princesses. Enfin, à peut-être un détail ou coup de crayon près avec celui de Saint-Exupéry, puisque les nôtres n’auront pas d’autre planète ou espace « propre » pour s’épanouir, vivre, ni dessiner des moutons. En tout cas - espérons - inspirés ou faits d’autre chose que de notre pollution !